dimanche 5 juin 2011

Koya San - hauteur et calme

Départ d'Osaka tranquille ce matin pour passer une nuit au mont Koya, dans un temple... Trajet prévu: environ 2h30 avec 2 trains, un funiculaire et un bus. Trajet charmant puisque la grande majorité du trajet s'est fait en compagnie d'une étudiante universitaire japonaise, ravie de pouvoir exercer son anglais et de discuter avec nous. Tout a commencé sur le quai quand elle nous a proposé son aide pour nous renseigner sur les trains. Elle nous a ensuite demandé pour s'asseoir près de nous et nous avons devisé tout le voyage durant de choses et d'autres, la vie après le tremblement de terre du 11 mars, les études, l'efficacité de leurs trains, les voyages... Bref, la première heure de trajet est passée en un instant et nous nous sommes échangés nos adresses mails lorsqu'elle descendit du deuxième train peu après Hashimoto. Le paysage autour de nous est devenu très différent des villes côtoyées ces derniers jours: forêts très denses à flanc de montagnes, les montagnes ne sont pas très hautes mais elles sont très escarpées et le train serpente d'un flanc à l'autre nous montrant de belles vues vers les vallées toutes aussi verdoyantes. Nous avons profité du deuxième train pour manger notre bento. Le funiculaire qui nous attendait à l'arrivée du train permet de faire la dernière partie du voyage, trop pentue pour un train classique. La montée a duré moins de 10 minutes et nous a amené autour de 800 m d'altitude. De là, à nouveau, un bus en attente pour nous conduire directement au village de Koyasan. Petite anecdote en passant: non seulement tous ces transports consécutifs se suivent instantanément mais lorsqu'un choix s'est offert à nous, il y a tout de suite eu un préposé pour nous guider vers le bon bus. Jamais nous n'avons attendu pour ces trois changements de transport!
Le bus nous a déposé à quelques mètres de notre logement pour cette nuit: le temple Fudo-In. Koya-San est un village éloigné, situé en hauteur sur un plateau et entouré de végétation luxuriante, l'endroit parfait pour la méditation et le calme. Voilà pourquoi ce n'est qu'un ensemble de temples (plus de 120 actuellement mais près de 1000 à sa meilleure époque). Dans sa forme moderne, Koya-san est également parsemé de maisons traditionnelles et les touristes sont légion (en temps normal pas post-apocalyptique). Nombre de temples ouvrent donc leurs portes pour y séjourner. Nous sommes ainsi posés dans une chambre typiquement japonaise (sas à l'entrée, panneaux de bois et de papier coulissants, tatamis dans une grande pièce disposant d'une table basse et transformée en chambre le soir avec deux futons) sauf que la vue au dehors est très belle: bâtiments divers rattachés au temple, jardin fleuri autour d'un étang, petit jardin sec de type zen et tout autour, une forêt dense de grands et vieux cèdres. Et surtout, pas un bruit dehors...

Nos sacs posés, nous sommes partis nous promener de suite parce que le dîner est servi par les bonzes à 18h déjà. Cela nous laissait 3 bonnes heures de balade que nous mirent à profit pour faire le tour du village et visiter quelques sites choisis. Nous repartons déjà demain matin pour Nara!

A l'ouest, se trouve le Garan (enceinte sacrée) qui regroupe une petite dizaine de temples, pagodes et toriis. Nous y avons visité le Daito, temple repeint récemment et très coloré, qui contient le bouddha cosmique et les 4 bouddhas qui l'assistent, tous géants et dorés, entourés de fresques colorées montrant d'autres bouddhas. Très beau mais pas de photos à l'intérieur.










Nous avons fait le tour de ce domaine et admiré de nombreux temples à l'architecture de la période Heian, plus ancienne que le majorité des temples (années 1100 et 1200), plus sobres, en bois non peint mais très sculpté dans la masse. Cela donne une impression de sobriété de loin et de raffinement quand on se rapproche.


Nous nous sommes ensuite rendus vers notre deuxième et dernier objectif du jour, à l'est du village, le Oku-no-in, ou cimetière - temple. Tout bouddhiste convaincu du Japon y fera enterrer ses cendres ou au moins une mèche de cheveux. Koya - San et l'ensemble des temples qui s'y trouvent forme le temple principal de l'école Shingon. Kukai (ou Kobo Daishi), son fondateur est aussi l'inventeur des Kana, l'une des écritures japonaises. Son mausolée est au bout du cimetière et la croyance soutient qu'il ne soit pas mort mais qu'il se repose et médite en attendant l'arrivée de Miroku, le bouddha du futur. Ainsi, être enterré à proximité c'est espérer ne pas être oublié lors de ce retour que seul Kukai pourra deviner.

Ce cimetière s'étend sur un peu moins de 2 km de long dans la forêt et il y a des pierres tombales dans tous les coins. C'est une ambiance particulière au milieu de tous les cèdres géants. Le chemin serpente jusqu'au mausolée de Kukai.


La majorité des tombes sont classiques, certaines plus grandes que d'autres, certaines très très anciennes et puis, il y a des curiosités que notre niveau zéro en kanji ne nous a pas permis de piger: une tombe avec une fusée dessus, un mausolée Panasonic, un Nissan, des tombes style tumulus (avec une demi-sphère de terre par dessus), des tombes mégalo et j'en passe. La balade a duré près de deux heures. Ce n'est pas chez nous que je passerais autant de temps dans un cimetière. La forêt était belle et sentait bon mais il était temps de rentrer à notre temple - ryokan pour ne pas louper le dîner. Nous avons pris le bus et y étions en moins de 15 minutes.



Nous avons regagné notre chambre et j'ai commencé le blog mais très vite, un bonze est venu nous chercher pour nous accompagner à la salle commune où sont servis les repas, belle grande salle, avec tatamis et petites tables basses. Un somptueux repas nous attendait, je pense que ce fut mon meilleur depuis notre arrivée ici. Les bonzes sont végétariens, et donc, notre repas aussi. Ils nous ont servis pas moins de 12 petits plats différents faits de multiples légumes sous toutes les formes, cru, cuit, chaud, froid, tempuras, beignets, 2 soupes délicieuses, du riz, du tofu et des udon. Chaque plat en petite quantité histoire que l'on puisse tout goûter. Le tout arrosé d'un délicieux thé.

Après ça, il ne nous restait plus qu'une chose à faire: profiter du onsen :D
Là aussi, très bien, simple, murs recouverts de pierres ainsi que le bassin, et toit en bois. L'eau n'était pas trop chaude (il y a des fois où on a eu l'impression de faire chabu - chabu dans le onsen tellement c'était bouillant) et il a fallu se convaincre d'en sortir. Nous sommes retournés relaxés et frais à notre chambre où nos lits avaient été installés pendant notre repas.

Là, il est 21h, et je pense que pour une fois, nous allons vraiment aller dormir tôt! De toute façon, ici, le couvre-feu est à 22h ;-)

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