mardi 31 mai 2011

Dernier jour à Kyoto

Comme tous les matins nous nous levons ni trop tôt ni trop tard, 8h. Le temps de petit-déjeuner, nous allons à la gare. Nous y réservons tout d'abord nos places de train pour Hiroshima. Et oui demain nous quittons déjà Kyoto. Une très agréable ville où nous y prenons déjà un petit rythme quotidien. Les réservations effectuées, nous attrapons le bus 205 pour Daitoku-ji.

Le Daitoku-ji est un temple zen bouddhiste et un complexe de temples secondaires, l'ensemble est parait-il magnifique. Il nous faut 40 bonnes minutes pour l'atteindre. On paie en sortant du bus comme il se doit et nous nous dirigeons vers le Daitoku-ji où nous comptons visiter son plus beau temple secondaire, le Daisen-in, classé trésor national du Japon. Le Daitoku-ji se présente comme un immense quartier résidentiel où les allées de pierre et de graviers sont bordées d'arbres et les résidences sont des temples. L'ambiance y est effectivement particulière. Certains temples comme le Daitoku-ji peuvent être admirés des allées, d'autres sont entourés d'enceintes empêchant ainsi d'être vus. Après avoir quelque peu déambulé par-ci et par-là, nous atteignons le Daisen-in.

A son entrée, quelques jardins secs s'y présentent et l'on retrouve le ton zen si particulier. Dans l'attente d'être émerveillés, nous sommes quelque peu abasourdis par la réception qui nous y faites. Certes, l'interdiction de photographier y compris les jardins est frustrante, mais c'est la première fois que l'accueil est si peu aimable et accueillant. De plus, nous jouons de mal chance, car un groupe d'écoliers arrive en même temps que nous. Nous patientons que le groupe passe devant nous, et faisons le tour de cet unique bâtiment et admirons les jardins qui l'entourent tout en lisant la notice explicative en anglais qui nous a été remise à l'entrée. Peu réceptifs suite à cet accueil et cette atmosphère bruyante, nous sortons de cette visite déçus. Et puis autant nous ne pouvons apprécier la construction particulière des jardins zen, autant il nous est difficile d'avaler le symbolisme que le rite y pose.  Déçus donc, nous décidons d'écourter notre balade dans le Daitoku-ji, d'autant qu'il est déjà 11h20 et nous partons pour le Kinkaku-ji à un peu moins de 20 minutes à pieds.

Le Kinkaku-ji, appelé également le temple du pavillon d'or et également patrimoine UNESCO, est probablement l'un des sites les plus connus et visités de Kyoto. Et malgré la basse saison touristique, nous pouvons le constater. Beaucoup de monde, des écoliers et des touristes japonais et étrangers. Trop de monde à mon goût. Enfin bon, il fallait bien que cela arrive un jour ou l'autre. Le temple est célèbre du fait de son pavillon en bordure de lac, pavillon complètement recouvert d'or. Il faut l'avouer c'est splendide, même avec plein de monde autour. Et comme tous les temples et autres pavillons, le pavillon a brûlé et a été reconstruit et recouvert d'or. Nous suivons la promenade fléchée et balisée, profitons autant que faire se peut des jardins ... et nous sortons du site presque sans nous en rendre compte. Le pavillon est certes magnifique ... mais la visite me laisse à nouveau quelque peu sur ma faim. Espérons que la visite suivante sera meilleure.

Nous marchons à nouveau pendant 20 petites minutes avec pour objectif le Ryoanji (le temple du dragon) également patrimoine UNESCO. Ce temple appartient également à une école bouddhique zen et est célèbre pour son jardin sec aux 15 pierres. Le temple est situé au sein d'un immense parc composé de divers jardins humides et secs et d'un grand étang où flottent de nombreux nénuphars.

Mais revenons au temple lui-même et son jardin de 15 roches. Elles sont placées de telle manière qu'il ne soit possible de les voir toutes en même temps, à moins de prendre de la hauteur littéralement ou symboliquement. N'ayant pas atteint l'illumination ou ne possédant d'hélicoptère, nous nous sommes donc contenter de contempler que 14 rochers à la fois. Les pièces centrales, bien que délaissées par la plupart des visiteurs, sont elles également très jolies, en particulier les portes sur lesquelles sont dessinées d'immenses dragons. Cette fois, la visite est bien agréable, et l'affluence moins importante excepté pour le jardin de 15 rochers. Nous nous baladons donc avec grand plaisir sur le site et apprécions chaque jardin que nous pouvons découvrir sur notre chemin. Nous sortons du Ryoan-ji vers 13h30 et prenons le bus pour la gare de Kyoto. Il est grand temps de manger et ce midi, c'est Ramen. Nous comptons essayer l'un des restaurants au 10ème de l'Isetan JR, cet immense Inno au-dessus de la gare de Kyoto.


Arrivés à bon port, nous grimpons les 10 étages et commandons nos ramens : oeufs, nori, tranches de porcs, poireaux, pousses de bambous, oignons et bien sûr ramens, le tout dans un bouillon très foncé et poivré. Dé li cieux ! L'après-midi ayant bien commencé, il est plus que temps de nous mettre en chemin et de nous ... séparer exceptionnellement. J'ai en effet envie de jouer au Go, et j'ai trouvé un salon de Go non loin de la gare. Odile pendant ce temps là a pour intention de faire les courses dans l'Isetan et de visiter non loin de la gare, le To-ji. Il s'agit d'un temple bouddhiste japonais célèbre pour sa pagode à cinq étages.

Je me rends donc au salon de Go, où il faut payer ses parties. Je rentre donc dans un petit salon avec de vieux papys qui jouent au Go. On me regarde comme un extraterrestre. On me sourit et on finit par appeler la propriétaire ou gérante, je ne pourrais vous dire. Après divers échanges en anglais et japonais, je réussi à me faire comprendre. On me demande mon niveau que j'exprime en japonais : " go dju kyu". Cela les fait apparemment bien sourire. Certes, je ne suis pas encore très fort. L'homme le plus jeune de la salle se propose de jouer avec moi. Et nous commençons une partie avec 9 pierres d'handicap. Fort impressionné par l'endroit et la barrière de la langue et quelque peu rouillé, cela doit bien faire un mois que je n'ai plus touché une pierre, je n'exerce pas mon meilleur jeu. Enfin, je perds de quelque point mais la partie était plaisante. Mon adversaire ayant semble-t-il apprécier mon jeu, me propose une autre partie avec 7 pierres que j'accepte avec enthousiasme. Cette fois, je sens que je jouerai mieux. Je commence très bien et assure mes territoires. Mais il se refait assez vite en jouant l'influence et commence à délimiter un gros mojo au centre. Mais je compte et j'ai de l'avance. Il joue malin et rusé. Il me teste sans cesse. Je me permets d'en faire de même à quelques reprises. Nous sourions tous les deux. La partie est très plaisante. Au final, je gagne de 10 points et apprends qu'il est 1 dan. Il semble un peu surpris mais content ... et n'avait apparemment pas compté pendant la partie. Nous nous remercions et il quitte le salon. Je paie et en fais de même, il est déjà 17h45 suite à ces deux parties d'une bonne heure chacune. Je retourne au Ryokan où Odile me retrouve quelques minutes plus tard.

Ce soir est quelque peu chargé : blog, bagages, lessives, et souper. Pour une fois nous sortons manger à l'extérieur ce soir. Nous allons goûter les okonomiyaki sorte de pizza japonaise au Kyo Chabana. Et bien, c'est oishii (délicieux). Les légumes restent frais, et pourtant tout le reste est grillé. Un régal.

lundi 30 mai 2011

Matinée blanche et après-midi noire

Comme on me l'a déjà souvent dit, il faut de mauvais moments pour apprécier les meilleurs... La journée a très bien commencé mais aurait pu mieux se terminer.

Ce matin, après le classique petit-déjeuner japonais, nous avons pris le train pour le quartier d'Arashiyama à l'ouest de Kyoto. Ce quartier est situé au bord de la plaine de Kyoto et est donc entouré de montagnes très arborées, c'est un lieu classique de promenade dominicales. C'est ce quartier qui est à la base de la ville.

Nous avons entamé notre tour par la traversée du pont Togetsukyo qui enjambe la rivière Katsura, celle-ci était très grosse et sortait par endroits de son lit, pas étonnant quand on voit toute la pluie qui est tombée ces derniers jours. Aujourd'hui, il pleuvine et il fait fort venteux sur le pont. Paysage bucolique avec ce pont dont les rambardes sont en bois...




Nous atteignons ensuite le Tenruy - Ji, encore un temple classé patrimonial mondial par l'Unesco, il est assez classique et ressemble à d'autres déjà visités. A nouveau, c'est le jardin qui nous attire d'avantage, étendu autour d'un étang central et divisé en un jardin sec avec des pelouses de sable et de gravier soigneusement ratissées et un jardin humide où serpentent des dizaines de ruisseaux et autres montages aquatiques en bambou, plusieurs sortes de fleurs sont présentes, azalées, iris, et fleurs champêtres se partagent les couleurs. Des tapis de mousses poussent sous les arbres entre les rochers et nous sillonnons tout cela via de petits chemins ou des escaliers parcourant la colline. Cette fois, le jardin est parsemé de bancs et il est pour une fois possible de profiter calmement de l'ambiance (en faisant abstraction des autres touristes ou en s'éloignant vers les zones externes). De plus, la pluie s'est arrêtée.



Après une belle balade, nous le quittons par la sortie nord qui débouche directement dans la bambouseraie d'Arashiyama, lieu incontournable si on visite Kyoto. Pour ma part, c'est LE spot que je voulais voir au Japon depuis que ma soeur nous a offert le guide touristique sur Kyoto. J'y suis enfin et cela répond à mes espérances: une belle forêt de grands bambous. On ne peut la traverser que via des chemins très balisés mais le spectacle est magnifique et cette promenade me paraît très courte. Nous la traversons donc dans l'autre sens pour en profiter d'avantage et retombons dans le centre d'Arashiyama.



Il est 13h passé et nous en profitons pour nous arrêter dans un petit resto pour manger un bol de riz avec du Tonketsu et des tempura. Simple et délicieux.
Nous avons diné léger en prévision de ce que Toch voulait essayer: une glace japonaise... info dégotée sur un blog écrit par un français vivant au Japon, David Michaud. Il s'en faisait une joie donc on a essayé. Menu uniquement en japonais et photos pas très claires... Bref, vous aurez deviné, cela fait environ 6h qu'on l'a mangée et on l'a encore sur l'estomac.
La glace en elle-même était bonne (matcha pour Toch et toute noire pour moi, je cherche encore à quoi c'était) tout comme la pâte d'haricot rouge, mais le souci était les trucs accompagnant les deux boules et disposés tout au long du verre. Texture style marchmallow glaireux (j'en ai des hauts le coeur rien que d'y repenser) ou cubes de gélatine, le tout sans presque aucun goût. Même la patate douce m'a rebutée... Pourtant, au vu des têtes joyeuses et gourmandes de autres clients, les japonais semblent apprécier. Voilà, c'est fait, nous avons trouvé un truc qu'on n'aime pas manger ici!

C'est le ventre lourd et le portefeuille plus léger (parce qu'en plus, ce n'est pas bon marché!), que nous sommes partis pour notre prochaine activité. Nous comptions en faire encore deux à la base: une balade en train ("romantic train", vieux train restauré pour promener les touristes au milieu des canyons le long de la rivière vers les montagnes) et visiter le Studio Toeï, studio de cinéma japonais où ont été et sont encore tournés des films et des séries surtout style samouraï... Toch y tenait beaucoup et vu l'heure déjà avancée de l'après-midi, nous avons négligé la balade en train pour pouvoir avoir le temps de visiter les studios... Quelle idée!
Après s'être acquittés des tickets astronomiquement chers, nous avons entamé la visite en ayant dans l'idée de nous costumer (style samouraî et maïko ou approchant). Mais voilà, à peine débarqués, on se rend compte que le costume n'est pas inclus dans l'entrée déjà élevée. Nous ne nous décidons pas à mettre presque 90 euros chacun pour un déguisement qui va durer une heure et partons à la découverte du village du temps d'Edo reconstitué pour servir de décor. Il y a d'habitude beaucoup de spectacles pour les visiteurs, tels que des combats de samouraïs, des reconstitutions de la vie d'époque,... Évidemment, au vu du titre de ce post, vous vous doutez que cela ne s'est pas passé comme ça: tous les shows étaient annulés en raison d'un tournage ayant lieu dans le village.
Certes, la visite de ce vieux village fut charmante et nous avons pu voir des rues entières reconstituées et visiter presque toutes les maisons mais nous sommes quand même partis déçus, restant un peu sur notre faim. Nous avons essayé de nous rattraper en allant voir le tournage, plus ou moins accessible au public si l'on restait silencieux mais sur l'heure que nous sommes restés à les regarder, mis à part voir une geisha se faire jeter à terre des dizaines de fois et une répétition de bagarre, nous n'avons pas admiré grand chose d'autre...



Petit moment nostalgique et sympa tout de même en nous dirigeant vers la sortie, nous sommes allés voir la partie dédiée aux super héros. Gros sourire quand nous avons débarqué dans un grand hall rempli de dizaines (voire de centaines) de biomans, ils en ont vraiment fait des dizaines de feuilletons TV et poussé la variation des costumes à son paroxysme!



Après ça, j'étais, comme chaque fin d'après-midi, bien crevée et le retour en train m'a à nouveau vu m'assoupir sur mon siège. Heureusement que Toch est là pour nous empêcher de louper l'arrêt! ;-)

Pour une fois, nous ne sommes pas passés par un combini acheter le souper, nous avions le ventre encore trop calé et écœuré par la glace, nous ressortirons sans doute ce soir pour nous dégotter quelque chose à manger si l'appétit revient.

Demain, dernière journée à Kyoto et temples au programme avant de continuer notre boucle vers le sud.

dimanche 29 mai 2011

Promenades sous la pluie.

Il n'a pas cessé de pleuvoir toute la nuit ... encore et encore. Au point que malgré le réveil nous nous sommes rendormis jusqu'à ce que la réception nous appelle 10 minutes avant la fin du petit-déjeuner pour nous rappeler que ce dernier nous attendait. Il n'y a pas à dire, le service du Ryokan Shimizu nous enchante. Nous bondissons hors du lit, nous nous habillons et descendons avaler ce petit-déjeuner avec les pieds un peu lourds au vu de la journée mouillée qui nous attend. Oui, il est prévu que la pluie continue toute la journée.

Le ventre plein et moins maussades nous nous mettons en route pour le sanctuaire de Fushimi-Inari et ses milliers de torii. Bien que le sanctuaire soit à un peu plus de 2 kilomètres de notre ryokan, nous optons pour le train au vu de la météo, train que nous ne devons pas payer grâce à nos JR Pass. Direction donc la gare de Kyoto. On attrape le train (ligne Nara) et descendons 2 arrêts plus loin à la station Inari. Rien de bien compliqué. A peine sorti de la station Inari, que nous apercevons un immense torii vermillon de l'autre côté de la rue. Cela doit être par là. D'ailleurs, pour un dimanche si pluvieux, nous ne sommes pas seuls. De nombreux japonais sont également en route pour le sanctuaire.

Le sanctuaire Fushimi-Inari est dédié au culte de Inari, considérée aujourd'hui comme la divinité de la montagne où se trouve le sanctuaire, protectrice des pompiers et des prostituées. Elle est également vénérée pour sa fertilité, pour la naissance et pour l'annonce de certains dangers. Elle est symbolisée par un renard (Inari), renard que l'on trouve par milliers au sein du sanctuaire.

La visite du sanctuaire se résume pour les non-croyants comme nous en une balade au travers des bois, suivant des escaliers et des chemins tortueux nous emmenant en haut de la colline. Dit ainsi, cela peut sembler plutôt banal. Mais c'est sans compter l'atmosphère très particulière du sanctuaire. La plupart des chemins et escaliers sont agrémentés d'une multitude de torii en enfilade ... à ce point resserrés que l'on finit par parcourir des couloirs vermillons. L'effet est bien réel dans cette forêt luxuriante, les ruisseaux et petits torrents qui dévalent la pente non loin de là, les lanternes par ci par là, les brume et la pluie parfois battante. Oui, on a bel et bien l'impression de voyager pour un autre monde. Mais une fois que l'on est bien trempé le charme peut se rompre ;).



Après une belle balade de deux heures, le bas de nos pantalons trempés, nous retournons pour la gare de Kyoto et décidons d'y trouver un restaurant. A suivre les différents panneaux, en particulier le panneau "Ramen restaurants", notez le pluriel, nous arrivons au 11ème étage d'un bâtiment juste au-dessus de la gare. Ce bâtiment s'avère être un immense Inno de 11 étages qui retiendrait plus d'une femme pendant toute la journée. Le dernier étage est presqu'entièrement composé de restaurants, tandis qu'au dizième, une grande partie se compose d'une petite dizaine de restaurants de ramen.

Après avoir fait le tour de la plupart des restaurants, nous optons pour le Tonkatsu-wako où l'on sert des tonkatsu, du porc pané. Odile et moi commandons, en japonais, une espèce d'omelette avec des tonkatsu et des oignons accompagnés de riz, d'une soupe miso avec des coquillages, une salade de choux et de pickles. Franchement, et bien c'est délicieux.


Nous sortons repus et bien décidés à continuer notre journée qu'importe la pluie. Une petite pause café au Starbucks et puis direction Ginkaku-ji, temple zen. Nous nous y rendons en bus, avec bien moins de difficultés que la première fois vu que nous connaissons son fonctionnement maintenant.

Le Ginkaku-ji, appelé également le pavillon d'argent, est entouré d'un jardin zen. Pour la petite histoire, le pavillon n'est pas recouvert d'argent bien qu'il devait l'être. Une guerre ayant éclaté avant la fin de sa réalisation, son recouvrement bien trop onéreux ne fut finalement pas exécuté. Et le bâtiment, qui devait être un monument ostentatoire, est maintenant pris en exemple pour montrer le raffinement dans la simplicité de la culture Japonaise.

Les chemins accessibles nous amènent à travers les différents jardins à flanc de colline où nous découvrons des mousses, des bambous, des arrangements de sables, des rivières, des étangs, des azalées, et bien d'autres végétaux que l'on entretient sans en donner l'impression. Le pavillon s'y insère magnifiquement et le tout est un tableau vivant où chaque élément semble être à la place qui lui est dû. Et la pluie ne l'entache nullement. Malheureusement, aucun banc pour s'asseoir et se laisser imprégner de l'atmosphère. Après 30 minutes, nous arrivons à la fin de la promenade. Déjà. De plus en plus mouillés malgré nos parapluies, nous ne refaisons pas un second tour, d'autant qu'il est déjà presque 17h. Nous sortons et nous nous dirigeons vers le tetsugakuno-michi, le chemin des philosophes.


D'après le routard, le chemin des philosophes a été nommé ainsi en souvenir d'un philosophe japonais qui aimait s'y promener. Et c'est vrai qu'il est magnifique. Il longe une rivière depuis le Ginkaku-ji pendant 2km jusqu'à un autre temple. Au printemps, il doit être encore plus magnifique au vu des nombreux cerisiers qui l'ombragent. C'est ainsi que nous terminons notre journée de promenades, sous la pluie.

 Nous rentrons en prenant le bus, passons à un combini pour acheter notre encas du soir (des onigiris) et rentrons au ryokan. Demain, les pluies devraient continuer. Apparemment la saison des pluies a déjà commencée. Ce n'est pas très grave. Il ne fait pas froid, et mis à part le fait d'être mouillé, cela n'est pas désagréable. Demain, nous continuerons notre découverte de Kyoto.

Jardins et marchés



Ce matin, nous avions pris RDV pour visiter la villa impériale Katsura à l'ouest de Kyoto. Nous y sommes allés en bus sans trop de soucis et avons débarqué au milieu d'un groupe de japonais pour une visite guidée du lieu. Et oui, en plus de l'inscription obligatoire au préalable, les visites sont, comme pour les palais impériaux, strictement encadrées et pas question de sortir des chemins. Des audio-guides en anglais nous ont, comme hier, permis de comprendre quelque chose.

L'heure qui suivit fut enchanteresse tant les jardins sont beaux et apaisants... J'aimerais moi aussi avoir 50 jardiniers et 500 ares de terrain pour avoir un tel paradis sous les yeux tous les jours, et je ne parle même pas des bâtiments. Je crois que, si, un jour, je construis une maison, je sais déjà dans quel style elle sera.
La Katsura Rikiu était la demeure du frère d'un empereur de la période Edo au 17ème siècle. L'aménagement des jardins a été fait autour d'un étang avec des vues rappelant les paysages de la région d'origine de son épouse. Dans le jardin, sont dispersés de nombreux petits ponts reliant les îles, plusieurs salons de thé pour avoir des vues différents et profiter de la variété des lumières et des arbres. La bâtisse principale en trois morceaux successifs n'est qu'une continuité de lignes sobres et simples. Les pièces sont grandes, séparables par des panneaux coulissants sur lesquels on trouve différents motifs (damiers, arbres, feuilles d'érable,...). Et les fenêtres nombreuses ne sont que de multiples ouvertures vers les différents attraits du jardin.



L'après-midi ne fut pas aussi calme et reposante puisque nous avons décidé de la consacrer à Nishiki et Pontocho, lieux animés du centre de la ville.

Nous en avons profité pour tester un Yakitori-ya conseillé par Lisa, situé à deux pas. Les yakitoris sont des brochettes avec à peu près tout ce que l'on veut dessus: viandes, oeufs de caille, légumes,... Le restaurant, le Kushikura, vaut le détour rien que pour ses multiples petites salles successives et ses petites cours intérieures offrant de jolies vues vers des aménagements floraux.


Le premier quartier est surtout connu pour ses rues couvertes abritant de nombreux commerces. Teramachi est une succession de boutiques de vêtements et accessoires en tout genre et la Nishiki dori est une grande halle couverte abritant un marché alimentaire fait de centaines d'échoppes successives: poissons, légumes, fruits, fleurs, patisseries et autres sucrés, algues, thés,... et un vendeur de Tofu Donuts avec une bonne file d'attente mais nous avions le temps ;-)











Nous avons flâné un long moment et humé mille parfums avant de sillonner les rues de Pontocho, plus connu pour ses petites ruelles regorgeant de restos et de bars et où l'on peut croiser des geishas et des makos (apprenties geishas) le soir.





Toute la journée, la pluie n'a cessé de tomber. Il semblerait que la saison des pluies soit un peu en avance cette année mais il fait bon voire chaud, nous sommes souvent en t-shirt et nos parapluies étant efficaces, marcher dans ces conditions n'est pas un souci et nous profitons pleinement.

C'est fourbus et chargés de donuts, de bières et de beignets de légumes et poulet que nous avons rejoint le ryokan pour une soirée tranquille. De temps en temps, il nous faut nous rappeler que les vacances, c'est aussi pour se reposer! Aujourd'hui, nous sommes juste à la moitié de notre séjour, déjà et seulement aie-je envie de dire en même temps.

vendredi 27 mai 2011

Palais, jardins, château, et ... manga.

Aujourd'hui, un long programme nous attend : les deux palais impériaux Kyoto et Sento pour lesquels nous avions réservée les entrées hier, le château Nijo et le musée du manga de Kyoto. Un programme qui devrait être possible puisque tous ces sites se trouvent à proximité les uns des autres. Mais avant tout le petit-déjeuner afin d'être d'attaque ;). Il faut croire que j'ai un problème avec les réveils ... puisqu'au lieu de programmer une alarme à 8h15, j'en ai programmé une pour 20h15. Heureusement Odile se réveille à 8h20 et nous descendons dare-dare avaler ce petit-déjeuner des champions.

Le palais impériaux de Kyoto et de Sento se trouvent tous les deux dans le jardin national Kyoto Gyoen. Par le passé, cet immense espace vert était occupé par quelques 200 résidences habitées soit par des membres de la famille impériale, soit par des nobles de la cour. C'est au cours de la période Meiji, rappelez-vous la période suite à la remise par le dernier Shogun Tokugawa du pouvoir exécutif à l'empereur, que ce quartier entourant le palace fut modifié en l'immense jardin que l'on connait aujourd'hui. Notre première visite étant prévue pour le Kyoto-gosho (le palais impérial de Kyoto) à 10h, nous mettons le cap vers le Kyoto Gyoen et empruntons le métro, puisqu'une ligne directe non loin de notre ryokan nous y amène directement. Le métro de Kyoto, ce n'est pas celui de Tokyo. Rien que de commander un ticket vous met face à une machine où toutes les instructions sont en japonais, excepté quelques bribes lacunaires d'anglais ici et là. Après avoir réussi à prendre deux tickets, nous attrapons le métro et descendons à la station imadegawa au coin nord-ouest du Kyoto Gyoen. Il est 9h35, et il nous reste 15 minutes pour trouver l'entrée du palais, car oui nous devons être présent 10 minutes en avance. Tout se passe finalement très naturellement et nous nous installons dans la salle d'attente de la visite de 10h avec 2 minutes d'avance.

Le Kyoto-Gosho fut le palais principal de l'empereur jusqu'à la fin de la période Edo. Il fut reconstruit plusieurs fois suite aux divers incendies et continue d'être restauré et reconstruit si nécessaire. En particulier, il fut reconstruit en 1854 suite à un incendie, en pleine période Edo, sous l'ordre du Shogun Tokugawa en respectant le dernier style Heian dans lequel il fut reconstruit en 1788. C'est sous cette dernière forme qu'il a été préservé.

La visite tenue en anglais nous a permis de découvrir une partie de ce palais, ses différents bâtiments et ses jardins. Ainsi, nous avons pu admirer les structures dédiées aux cérémonies et celles servant de résidence à l'empereur. La balade est extrêmement balisée et cadencée. Autant vous dire que prendre des photos dans ces conditions n'est pas simple, d'autant que nous n'étions pas seuls. Nous avons ainsi déambulé pendant une heure avant de rejoindre la sortie, je vous laisse admirer quelques photos qui vous en diront plus sur l'atmosphère (et pour les plus intéressés, je pense qu'il existe suffisamment de littérature à ce sujet).
Notre seconde visite étant prévue à 13h30, nous décidons de nous balader tranquillement dans le jardin Kyoto Gyoen et de nous rendre à un restaurant non loin de là. Et pour une fois changer, nous optons pour une restauration plus occidentale servie au Bikuri Donki. On y sert des hamburgers à la japonaise : hamburger avec ananas accompagné de riz et d'une salade de radis pour moi, et hamburger avec fromage et ananas accompagné d'une salade de maïs et de 4 frites pour Odile (J'ai bien écrit 4 ... exactement comme sur la photo dans le menu). Simple, bon marché, bon et fréquenté par beaucoup de japonais, nous ne sommes pas déçus. Notons que maintenant, manger des hamburgers avec des baguettes ne nous effraient pas le moins du monde. Ayant encore un peu de temps devant nous, nous revenons tranquillement vers le palais impérial Sento et flânons quelque peu dans le jardin Kyoto Gyoen aux allées monumentales.

Le Sento-gosho est le palais qui est formellement la résidence des empereurs qui se sont retirés au profit de leur successeur. Cette fois la visite n'est pas tenue en anglais mais uniquement en japonais. Heureusement, des audio-guides en anglais sont disponibles. La visite consiste principalement en la découverte des jardins de ce palais, jardins magnifiques, et de quelques bâtiments notamment ceux dédiés à la cérémonie du thé. Une heure de visite où nous suivons des sentiers le long des étangs traversant des parterres de mousse ou nous amenant à traverser de jolis ponts.

Et c'est sans compter les magnifiques compositions végétales vivantes que constituent ces jardins japonais, chacun dans un style bien précis. Une balade magnifique d'une heure, d'autant que nous sommes bien moins nombreux. Nous sortons de cette visite totalement émerveillés.
Pour rester dans l'ambiance, nous partons visiter le château Nijo, qui fut originellement construit comme résidence officielle à Kyoto du premier Shogun Tokugawa. Il fut le lieu où le dernier Shogun remit formellement le pouvoir exécutif à l'empereur, événement qui mis fin à la période Edo. Il est désormais la propriété de la ville de Kyoto et désigné comme un héritage Unesco. Cette fois, pas de visite guidée, nous nous contentons de suivre le tour tracé et de profiter des quelques explication écrites, de la visite de l'intérieur du Ninomaru qui est le palais principal, des jardins alentours et des autres bâtiments attenants. L'intérieur du Ninomaru est particulièrement intéressant car il nous a permis de comprendre à quel point les structures sociales avait un impact sur l'architecture des bâtiments. Par contre, nous avons joué quelque peu de mal chance, puisque plusieurs groupes d'écoliers visitent également ce site, ce qui casse parfois l'atmosphère. Heureusement, la fin de la visite se fait dans une partie moins peuplée, ce qui nous permet d'apprécier d'autant les jardins.
Nous sortons de cette visite de plus d'une heure vers 16h. Il nous reste donc assez de temps pour nous rendre au musée du manga de Kyoto. Ce musée est à la fois un centre de recherche, une bibliothèque conservant et exposant des mangas, un lieu d'exposition d'oeuvres dérivées, et un musée présentant le manga sous différents aspects (histoire, technique, particularité). Mais il est certain que sa grande particularité est sa collection de manga de toute sorte et de toute période qu'il est possible de consulter. Une chouette petite visite qui doit être encore meilleure si l'on peut lire le japonais. D'ailleurs, un abonnement annuel à prix raisonnable est possible, c'est dire comme cela peut être intéressant pour les locaux.

Nous sortons du musée vers 17h45 et décidons qu'il est grand temps de rentrer. Il pleut comme prévu. On fait nos emplettes dans un super-marché du coin. On s'arrête à un Starbucks. Et on rentre au ryokan, il est 19h. Voilà une bonne journée de 10h. Au programme pour ce soir, petit en-cas bento, douche-bain, et dodo.