mercredi 8 juin 2011

Dernier jour

Et voilà, la fin est toute proche...

Ce matin, départ à l'aube pour Tokyo. Pour une fois, petit-déjeuner à l'ouverture du buffet et non au moment de sa proche fermeture. Le train pour Kyoto est parti à 8h41 nous permettant d'attraper le Shinkansen à Kyoto pour être à Tokyo vers 12h30. Nous sommes allés poser nos sacs à l'hôtel que nous connaissions déjà bien.

Le programme de jour était simple: Toch voulait voir la fédération nationale de Go, y visiter le musée et peut-être jouer quelques parties. Moi, je l'ai accompagné pour le musée et selon, on se séparerait ou resterions ensemble le reste de l'après-midi, je voulais encore un peu me balader dans les rues de Tokyo avant de partir...

Deux bento achetés dans un combini, parmi les meilleures du séjour, nous servirent de repas. En une demi-heure et deux trains JR (à Tokyo, ca ressemble surtout à des métros), nous étions à la fédération. Imaginez un gamin de 4 ans dans un énorme magasin de jouets et vous aurez à peu de choses prêts la tête de Toch tout au long des quasi deux heures de visites (et le restant de l'après-midi aussi en fait!). Arrivés sur place, nous étions attendus par un employé de la fédération et joueur amateur qui nous fait longuement le tour des lieux, le musée, le hall of fame, l'étage où tout joueur amateur peut venir jouer tous les jours (c'était bondé de petits vieux principalement), les trois étages où se jouent les tournois pros (ce qui était le cas aujourd'hui, comme tous les jeudis).

Toch a même eu la chance de voir deux joueurs qu'il apprécie en pleine action. Enfin, tous ces détails go'esques, il vous en parlera mieux que moi dans un autre post. La fin de la visite s'est terminée par une petite partie, il a, en effet, pu jouer une pédagogique avec l'employé qui est 7ème dan. Ils ont joué, un peu puis analysé la part, trop vague pour que je vous donne les détails, Toch vous parlera surement de ca aussi.

Bref, après près de deux heures, nous sommes sortis de là et Toch était sur un petit nuage. La meilleures preuve en est que les deux heures qui suivirent, il m'a suivi bien tranquillement sans se plaindre pendant que j'arpentais les rues et les boutiques à l'est de Shinguku. Nous y avons découvert un quartier de Tokyo encore inconnu, très vivant et coloré.



Le temps filant à toute allure, il était déjà plus que temps de rejoindre Mathieu, Lisa et Meï pour une dernière soirée en leur compagnie. Mathieu avait préparé des udon faits maison, et servis froids avec citron vert, oignons frais, friture, gingembre et sauce soja / poisson / algues, définitivement à essayer chez nous! Un petit dessert venu de Hakodate a délicieusement clôturé ce très bon repas.


Meï était en pleine forme, toute souriante et jouette, elle a fini par calmement s'endormir dans les bras de sa maman.
Nous leur avons dit au revoir autour de 23h pour rejoindre notre hôtel et préparer nos sacs. Demain, nous nous levons à l'aube pour rentrer!

Toch et moi espérons que vous avez apprécié de voyager avec nous tout au long de ces posts. En rentrant, nous rajouterons surement encore deux ou trois trucs sur le voyage et préparerons un album photos mais laissez-nous le temps de trier les milliers de photos amassées au fil des balades.

Et si on allait à Kyoto pour un Matcha Frappuccino ?

Hier, suite à notre promenade dans Nara, nous avions envie d'un Starbucks. Malheureusement, aucun Starbucks ne se trouve dans le quartier où nous logeons. Le plus proche se trouve à la station Kintetsu Yamatosaidaiji, à 5 km de notre hôtel. Bien trop loin pour que nous y allions après la journée de marche. Boutades pour boutades, nous nous disions que le moins cher et le plus facile serait encore de prendre le train JR pour Kyoto ... Mais un sujet bien plus "important" nous occupait l'esprit : que faire le lendemain ? Et oui, suite à cette belle balade, nous avions l'impression d'en avoir assez vu et nous avions certainement plus envie de faire la tournée de tous les vieux et petits temples de Nara. Mais que faire ? La boutade du Starbucks de Kyoto encore en tête, nous nous étions mis à penser à Kyoto et de fil en aiguille à ce que nous y avions manqué : le Kiyomizu-Dera. D'après Mathieu, mais également Yukiko, c'est un incontournable. Nous tenions le programme de la journée : une journée à Kyoto pour visiter le Kiyomizu-Dera, manger des ramens à l'Isetan, s'arrêter à un Starbucks et faire du shopping.

Aujourd'hui, le programme n'étant pas chargé, nous prenons notre petit-déjeuner à 9h et attrapons le train de 10h08. Nous arrivons à Kyoto vers 11h, cherchons le bus qui nous emmènera à Kiyomizu-Dera et partons assez rapidement pour ce dernier dans le bus 206. Un quart d'heure plus tard, nous descendons à Gojo-zaka. Le soleil est plus que présent, et la chaleur se fait déjà sentir. Heureusement, un petit vent nous rafraichit. Et au lieu de prendre l'avenue éponyme renseignée comme étant le chemin à prendre pour rejoindre Kiyomizu-Dera, nous optons pour une petite rue sur sa droite. Cette petite rue sillonne à travers un immense cimetières à étages, et gravit petit à petit la colline pour finalement nous amener à Kiyomizu-Dera. Rien de tel pour ce mettre en appétit.


Kiyomizu-Dera est un temple bouddhique qui fut érigé en 798, à la fin de l'époque Nara. Il est entouré de bien d'autres temples et sanctuaires, et tous les bâtiments actuels datent de 1633, date de leur restauration commandée par le Shogun Iemitsu Tokugawa. Et miracle, ces bâtiments n'ont jamais brûlé. C'est suffisamment exceptionnel que pour être noté. Ce temple est très célèbre et est classé patrimoine UNESCO. Sa célébrité est notamment due à sa terrasse surplombant le flanc de la colline et soutenue par une centaine de piliers, plateforme d'où l'on peut admirer Kyoto. En contrebas du bâtiment, on trouve la chute d'eau Otowa-no-taki qui lui donna son nom : kiyoi mizu signifiant eau pure ou eau de source. Cette eau aurait notamment des vertus thérapeutiques surtout si l'on paie les bols adéquats pour y boire.

Ainsi, arrivons nous au complexe Kiyomizu-Dera. Nous levons la tête et découvrons une pagode colorée, et à sa gauche des portes et des escaliers y menant.
Nous les empruntons, et cherchons le Tainai-meguri à gauche de la pagode, tel que le guide Lonely-planet le conseille. Entrez dans ce temple revient symboliquement à pénétrez dans l'utérus d'un bodhisattva. Nous tentons l'expérience, qui s'avère amusante. A essayer: cela change de la visite classique des temples que nous avons pu expérimenter pour l'instant.





Ceci étant accompli, nous entrons dans le temple Kiyomizu-Dera. Certes, il y a du monde. Et j'imagine que cela est bien pire en saison haute. Mais la visite en vaut le détour. Le temple est massif et relativement simple, mais sa terrasse donne l'opportunité d'apprécier une superbe vue.


Et puis, il y a bien d'autres petits temples et sanctuaires attenants et autres attractions - comme les pierres de l'amour - qui font de cette visite l'une des plus variées que nous avons pu faire au Japon. Cette visite permet aussi de bien prendre conscience de la diversité des croyances et superstitions que pratiquent les Japonais. La pratique est importante mais pas grave. Je dirais même qu'elle semble être prise avec une certaine légèreté bien loin de la pratique de la religion catholique.



 


La visite s'avère être une véritable balade serpentant sur le flanc de la colline et qui termine en contrebas du Kiyomizu-Dera après être passée devant la chute Otowa-no-taki. Nous sortons du site une bonne heure et demie plus tard, enchantés, d'autant que le soleil ne nous a nullement fait défaut. Merci Mathieu, merci Yukiko.


L'après midi ayant presque commencé, nous retournons à la gare de Kyoto et montons au dixième étage de l'Isetan JR - l'immense Inno au dessus de la gare - l'étage des restaurants à ramen. Nous en essayons un autre que celui que nous avions essayé la dernière fois. Conclusion : bouillion délicieux et ramens bien cuites. Décidément, nous sommes fan. Nous enchaînons sur un peu de shopping et ... un Starbucks :D. Nous quittons Kyoto à 16h20 et arrivons à 17h15 à Nara. Ce soir, nous bouclons nos bagages et restons tranquillement dans notre chambre. Au souper, des onigiris que nous avons achetés dans une petites échoppe de la gare de Kyoto et un match de baseball made in Japan à la télé Marines VS Tigers. Demain, nous revenons sur Tokyo pour une dernière nuit avant de rentrer à Bruxelles.

mardi 7 juin 2011

Dernière grande balade...

Au programme du jour, le tour du parc de Nara, environ 5 kms de marche ponctués par quelques visites: temples (évidemment), torri, jardins, musée). Nous connaissions l'itinéraire et comptions nous arrêter là où l'envie se présentait.

Nous sommes partis calmement vers 11h après une bonne nuit dans l'hôtel Fujita Nara, confortable, et un bon petit-déjeuner. La météo annonçait de la pluie mais il faisait chaud. Donc, sandales, short, t-shirt et parapluie au cas où.

Le parc de Nara est à l'est de la ville et sa particularité est qu'il regorge de cerfs! Quand je dis regorger, c'est vraiment ça! Le premier que nous avons vu était encore en ville, au détour d'un immeuble, nous sommes tombés dessus. Il broutait des azalées à l'entrée d'un hôtel et se faisait gentiment chasser par le voiturier à coup de plumeau. Les cerfs sont protégés et il y en a partout. De tous âges avec des bois de toute taille, ils arpentent le parc et la ville, mendient près des échoppes et des gens. Jolie entrée en matière pour notre balade.


La première étape de la balade fut le Kofukuji, temple datant du 8è siècle et entouré de multiples bâtiments tels qu'une pagode à 5 niveaux (2ème plus haute du Japon derrière celle de Kyoto), une pagode à 3 niveaux, des halls contenant des objets de l'époque et des statues de bouddhas.
Nous sommes ensuite remontés un peu au Nord pour visiter le Jardin Isuien et le musée de poteries attenant, le Neiraku.


En chemin, nous sommes tombés sur le jardin Yoshikien dont l'entrée est gratuite pour les étrangers, nous n'avons pas été déçus par la visite: Il est divisé en trois parties, un jardin autour d'un étang, un jardin de mousses et un jardin de fleurs pour la cérémonie du thé. Les trois zones étaient ravissantes et le passage de l'une à l'autre se faisait par de petits chemins de pierres plates. Près de l'étang, nous avons vu des grenouilles et des milliers de tétards. Tout au long du parcours, nombre d'azalées, d'hortensias et d'iris multicolores bordaient les allées ainsi que des nénuphars.




















Nous avons directement enchainé avec le jardin Isuien, attenant. Magnifique lui aussi, étendu sur plus d'un hectare, il est divisé en deux parties, le jardin avant et l'arrière. Le jardin arrière est un paysage fantastique car on peut voir au loin les collines alentours et le toit de la porte principale du Todai-ji, temple prévu pour plus tard dans la balade. A nouveau, ces jardins japonais nous ont enchantés, ils sont chargés et dégagés en même temps, le bruit de l'eau y est omniprésent et plein d'odeurs accompagnent le visiteur tout du long.


A la sortie, nous avons visité le musée Neiraku présentant une partie des collections privées de la famille à l'origine du jardin et de la demeure qui s'y trouve. Petite pensée pour Axelle, ma prof de poterie, en regardant toutes ces pièces, certaines datant du 8ème siècle. Les plus récentes datent du 17ème. J'ai encore des progrès à faire! ;-)

La balade nous a ensuite conduit à la Nandaimon Gate, porte principale du Todai-ji. Cette porte est gigantesque et pour une fois, pas flambant neuve. Cela fait plaisir de voir de temps en temps des édifices qui ont l'air vieux. Cela change un peu des rénovations systématiques faites par les japonais. Deux rois Deva géants s'y trouvent et gardent l'entrée.




Le Todai-ji date de la moitié du 8è siècle et fut entièrement reconstruit au 18è après un incendie aux 2/3 de sa taille initiale, Néanmoins, c'est le plus grand bâtiment en bois du monde. Il a été construit pour contenir la statue de Bouddha géante (près de 16 mètres de haut) et inattendu, les photos sont permises!
Nara est connue pour ses nombreux objets anciens dont un nombre impressionnant de bouddhas datant des 7 et 8èmes siècles et plus récents.



Après un grand tour dans l'enceinte du temple, au milieu de milliers d'enfants en excursion, nous avons retrouvé le parc, les cerfs et les habitudes des groupes scolaires à poser des questions aux étrangers. Toujours sympathique même si, après le 10ème groupe, on en a un peu marre! A nouveau, à chaque rencontre, ils nous ont remis un petit cadeau, un origami (et pas que des grues cette fois-c) et nous ont pris en photo. Certains ont simplement voulu nous serrer la main et semblé épatés qu'on ait accepté.

Le chemin nous a ensuite conduits plus à l'est vers le Nigatsu-do et le Sangatsu-do, deux temples à flanc de colline atteignables par de grands escaliers. Le premier offre depuis les terrasses une vue magnifique sur le parc et la ville au loin.

Tout au long de la balade, nous avons enchainé les escaliers, les chemins larges ou sinueux au milieu des bois, des ponts en tout genre, nous avons croisé des étangs, une multitude de petits cours d'eau, nous avons aussi gravis la colline Wakakusayama, point culminant du parc et les cerfs sont vraiment présents partout dans le parc. Une partie leur est d'ailleurs réservée, j'imagine pour leur garder un endroit calme où se cachent sans doute les plus jeunes et leurs mères. Après la colline, la moitié de la balade était faite, il ne nous restait plus que le sud du parc, bordé à l'est par le temple Kasuga Taisha.


Ce temple est le domaine des lanternes: Les abords présentent quelques 2000 lanternes de pierre, entassées le long des chemins et dans les bois. A l'intérieur de l'enceinte du temple, encore un milieu de lanternes métalliques suspendues tout au long des murs. Cela doit être un spectacle impressionnant lorsque toutes sont allumées deux fois par an.



Le chemin du retour nous a conduit au milieu de toutes ces lanternes de pierre, nous sommes passés sous deux Torii, le ni-no et le ichi-no (littéralement deuxième et premier) qui conduisent au Kastuga Taisha. Nous avons terminé la balade par la partie centrale du parc, toujours peuplée de dizaines de biches et de cerfs et nous sommes retournés à l'hôtel nous poser un peu avant le souper. Cette balade nous a pris plus de 4h. Nous nous sommes arrêtés en chemin devant un glacier où de nombreux étudiants faisaient de même. Nous avons pris deux glaçes au matcha, elles étaient délicieuses, fraîches et peu sucrées. La balade fut très agréable et la pluie ne s'est pas montrée.


Le resto de ce soir, je l'avais repéré hier dans le guide mais il ferme le lundi. Comme nous n'avons pas mangé ce midi, nous en profitons ce soir, c'est un restaurant de tempuras et de sashimis. Et ce fut délicieux: assortiment de tempuras au poisson, crevettes et légumes, sashimis de thon et de poisson blanc, riz parfumé, somen (sorte de ramen mais plus fins), tofu (le meilleur après celui de Mathieu et Lisa), divers légumes froids, soupe miso le tout suivis d'une mini boule de glaçe Matcha très concentrée.


Et voilà, encore une journée bien remplie! Demain, dernier jour à Nara avant de rentrer sur Tokyo pour prendre notre avion et revenir à Bruxelles.

lundi 6 juin 2011

1001 moyens de transport

Aujourd'hui nous nous levons de bonne heure pour prendre notre petit-déjeuner à 8h servi par les bonzes, petit-déjeuner végétarien et léger. Nous préparons ensuite nos sacs et sommes prêts à partir pour notre avant-dernière étape, Nara. Mais le voyage devrait non seulement être long mais surtout nous amener à multiplier les moyens de transport et les transits. Et puis aujourd'hui, nous sommes clairement à un tournant du voyage. Vous savez celui où vous commencez à compter les jours avant votre retour. Celui où vous ne pouvez vous empêcher de penser à tout ce qui vous attend à votre retour entre autres le boulot. Celui où votre esprit n'est déjà plus vraiment avec vous mais déjà là-bas, à vous attendre. Certes, cet état d'esprit n'est pas venu du jour au lendemain. Mais aujourd'hui c'est le point culminant, et nous sommes clairement en train de redescendre de notre nuage. C'est un moment inévitable. Il est bien là. Et nous devons terminer le voyage avec lui, cela fait partie du périple.

C'est dans cet état d'esprit, enfin rassurez-vous nous avons toujours le sourire et nous profitons toujours, que nous quittons Koya-san (en croisant notamment un bouddha métaleux).

Et nous voilà parti pour 5 bonnes heures de trajet. On commence avec un bus que nous prenons juste à la sortie du temple où nous avons logé. Ce bus nous emmène jusqu'à la station Koya-san en 1/4h où nous prenons un funiculaire. Nous attendons 1/4h. Le funiculaire descend en 1/4h jusque la station Gokurakubashi où nous prenons un train omnibus jusqu'à Hashimoto. Le trajet dure une bonne demi-heure.

Ensuite, nous sautons un autre train jusqu'à la station Nankai-Nanba à Osaka, une grosse heure de trajet. Nous devons ensuite rallier une autre gare, la JR-Nanba à une demie heure de marche. Après un bon 1/4h d'attente, nous y prenons un autre train jusqu'à une autre gare d'Osaka, Tennoji. 10 autres minutes.

Et puis, après une attente de 10 minutes, nous prenons notre dernier train jusqu'à Nara. Un petit trajet d'une demie heure. Et pour terminer, une marche d'un petit quart-d'heure de la gare JR Nara jusqu'à notre hôtel Fujita Nara. Au total le trajet a bien duré plus de 4h30 mais avec de nombreux transits et moyens de transport. Beaucoup plus fatiguant que 12h d'avion, à mon humble avis.

Il est donc 14h passé lorsque nous déposons nos sacs dans la chambre de l'hôtel. On commence à faire les plans pour les jours à venir et surtout les derniers trajets en train. On se décide finalement à bouger pour manger un bout et aller réserver nos places de train pour notre retour sur Tokyo ainsi que celui que nous devrons prendre le jour de notre départ pour l'aéroport de Narita. Et puis, et bien pas grand chose si ce n'est nous balader quelque peu, nous reposer un peu à l'hôtel, tout fourbus que nous sommes, et faire une lessive.
Le soir arrivant, nous nous rendons dans un petit restaurant non loin de l'hôtel, l'Okaru. Il sert principalement des okonomiyaki et des sobayaki, façon Nara. Nous optons pour leur okonomiyaki spécial : 2 oeufs, des oignons, du haché de boeuf et porc, du lard, des crevettes, du calamar, du poulpe et des poireaux.

Le repas est préparé devant nos yeux sur la plaque chauffante intégrée dans la table. L'ambiance est très simple et conviviale. Des mamies et des couples fréquentent l'établissement. L'équivalent d'une bonne brasserie belge en somme. Parfait pour oublier cette curieuse journée. Demain, le programme sera autrement chargé.

dimanche 5 juin 2011

Koya San - hauteur et calme

Départ d'Osaka tranquille ce matin pour passer une nuit au mont Koya, dans un temple... Trajet prévu: environ 2h30 avec 2 trains, un funiculaire et un bus. Trajet charmant puisque la grande majorité du trajet s'est fait en compagnie d'une étudiante universitaire japonaise, ravie de pouvoir exercer son anglais et de discuter avec nous. Tout a commencé sur le quai quand elle nous a proposé son aide pour nous renseigner sur les trains. Elle nous a ensuite demandé pour s'asseoir près de nous et nous avons devisé tout le voyage durant de choses et d'autres, la vie après le tremblement de terre du 11 mars, les études, l'efficacité de leurs trains, les voyages... Bref, la première heure de trajet est passée en un instant et nous nous sommes échangés nos adresses mails lorsqu'elle descendit du deuxième train peu après Hashimoto. Le paysage autour de nous est devenu très différent des villes côtoyées ces derniers jours: forêts très denses à flanc de montagnes, les montagnes ne sont pas très hautes mais elles sont très escarpées et le train serpente d'un flanc à l'autre nous montrant de belles vues vers les vallées toutes aussi verdoyantes. Nous avons profité du deuxième train pour manger notre bento. Le funiculaire qui nous attendait à l'arrivée du train permet de faire la dernière partie du voyage, trop pentue pour un train classique. La montée a duré moins de 10 minutes et nous a amené autour de 800 m d'altitude. De là, à nouveau, un bus en attente pour nous conduire directement au village de Koyasan. Petite anecdote en passant: non seulement tous ces transports consécutifs se suivent instantanément mais lorsqu'un choix s'est offert à nous, il y a tout de suite eu un préposé pour nous guider vers le bon bus. Jamais nous n'avons attendu pour ces trois changements de transport!
Le bus nous a déposé à quelques mètres de notre logement pour cette nuit: le temple Fudo-In. Koya-San est un village éloigné, situé en hauteur sur un plateau et entouré de végétation luxuriante, l'endroit parfait pour la méditation et le calme. Voilà pourquoi ce n'est qu'un ensemble de temples (plus de 120 actuellement mais près de 1000 à sa meilleure époque). Dans sa forme moderne, Koya-san est également parsemé de maisons traditionnelles et les touristes sont légion (en temps normal pas post-apocalyptique). Nombre de temples ouvrent donc leurs portes pour y séjourner. Nous sommes ainsi posés dans une chambre typiquement japonaise (sas à l'entrée, panneaux de bois et de papier coulissants, tatamis dans une grande pièce disposant d'une table basse et transformée en chambre le soir avec deux futons) sauf que la vue au dehors est très belle: bâtiments divers rattachés au temple, jardin fleuri autour d'un étang, petit jardin sec de type zen et tout autour, une forêt dense de grands et vieux cèdres. Et surtout, pas un bruit dehors...

Nos sacs posés, nous sommes partis nous promener de suite parce que le dîner est servi par les bonzes à 18h déjà. Cela nous laissait 3 bonnes heures de balade que nous mirent à profit pour faire le tour du village et visiter quelques sites choisis. Nous repartons déjà demain matin pour Nara!

A l'ouest, se trouve le Garan (enceinte sacrée) qui regroupe une petite dizaine de temples, pagodes et toriis. Nous y avons visité le Daito, temple repeint récemment et très coloré, qui contient le bouddha cosmique et les 4 bouddhas qui l'assistent, tous géants et dorés, entourés de fresques colorées montrant d'autres bouddhas. Très beau mais pas de photos à l'intérieur.










Nous avons fait le tour de ce domaine et admiré de nombreux temples à l'architecture de la période Heian, plus ancienne que le majorité des temples (années 1100 et 1200), plus sobres, en bois non peint mais très sculpté dans la masse. Cela donne une impression de sobriété de loin et de raffinement quand on se rapproche.


Nous nous sommes ensuite rendus vers notre deuxième et dernier objectif du jour, à l'est du village, le Oku-no-in, ou cimetière - temple. Tout bouddhiste convaincu du Japon y fera enterrer ses cendres ou au moins une mèche de cheveux. Koya - San et l'ensemble des temples qui s'y trouvent forme le temple principal de l'école Shingon. Kukai (ou Kobo Daishi), son fondateur est aussi l'inventeur des Kana, l'une des écritures japonaises. Son mausolée est au bout du cimetière et la croyance soutient qu'il ne soit pas mort mais qu'il se repose et médite en attendant l'arrivée de Miroku, le bouddha du futur. Ainsi, être enterré à proximité c'est espérer ne pas être oublié lors de ce retour que seul Kukai pourra deviner.

Ce cimetière s'étend sur un peu moins de 2 km de long dans la forêt et il y a des pierres tombales dans tous les coins. C'est une ambiance particulière au milieu de tous les cèdres géants. Le chemin serpente jusqu'au mausolée de Kukai.


La majorité des tombes sont classiques, certaines plus grandes que d'autres, certaines très très anciennes et puis, il y a des curiosités que notre niveau zéro en kanji ne nous a pas permis de piger: une tombe avec une fusée dessus, un mausolée Panasonic, un Nissan, des tombes style tumulus (avec une demi-sphère de terre par dessus), des tombes mégalo et j'en passe. La balade a duré près de deux heures. Ce n'est pas chez nous que je passerais autant de temps dans un cimetière. La forêt était belle et sentait bon mais il était temps de rentrer à notre temple - ryokan pour ne pas louper le dîner. Nous avons pris le bus et y étions en moins de 15 minutes.



Nous avons regagné notre chambre et j'ai commencé le blog mais très vite, un bonze est venu nous chercher pour nous accompagner à la salle commune où sont servis les repas, belle grande salle, avec tatamis et petites tables basses. Un somptueux repas nous attendait, je pense que ce fut mon meilleur depuis notre arrivée ici. Les bonzes sont végétariens, et donc, notre repas aussi. Ils nous ont servis pas moins de 12 petits plats différents faits de multiples légumes sous toutes les formes, cru, cuit, chaud, froid, tempuras, beignets, 2 soupes délicieuses, du riz, du tofu et des udon. Chaque plat en petite quantité histoire que l'on puisse tout goûter. Le tout arrosé d'un délicieux thé.

Après ça, il ne nous restait plus qu'une chose à faire: profiter du onsen :D
Là aussi, très bien, simple, murs recouverts de pierres ainsi que le bassin, et toit en bois. L'eau n'était pas trop chaude (il y a des fois où on a eu l'impression de faire chabu - chabu dans le onsen tellement c'était bouillant) et il a fallu se convaincre d'en sortir. Nous sommes retournés relaxés et frais à notre chambre où nos lits avaient été installés pendant notre repas.

Là, il est 21h, et je pense que pour une fois, nous allons vraiment aller dormir tôt! De toute façon, ici, le couvre-feu est à 22h ;-)

samedi 4 juin 2011

Chill day

Dans la continuité d'hier, aujourd'hui s'annonce une journée sans réel objectif. Et comme le petit-déjeuner reste disponible jusque 9h45, c'est jusque 9h que nous profitons de notre lit, autrement dit une grasse matinée. Suite à quoi nous sommes descendus petit-déjeuner et apprécier leur buffet de très bonne qualité.

Nous partons ensuite sur le coup des 10h30 pour la gare de Nankai-Namba pour acheter nos billets aller-retour pour Koya-san. En fait, c'est là notre seule activité impérative de la journée :). Une fois effectuée, nous remontons vers Shinsaibashi, plus au nord de notre hôtel.  Le soleil est bien au rendez-vous aujourd'hui : nous supportons sans trop de mal les 25 °C et 80% d'humidité grâce aux parcelles d'ombres et un petit vent frais. La promenade est très agréable sur cette grande avenue.

Au carrefour avec la Suomachi-suji, nous découvrons sur le coin opposé un immense bâtiment gris métallisé avec une pomme blanche comme seule enseigne. On ne peut se tromper, il s'agit d'un Apple Store. Mais ce n'est pas notre présente destination, nous empruntons la Suomachi-suji dans le sens opposé afin de nous rendre au libraire Athens, proposant un rayon de livres en anglais. Odile aimerait acheter un roman, puisqu'elle n'a plus rien à lire. Cela nous change des temples. La librairie est juste avant la très longue galerie Sinsaibashi-suji. Une librairie comme chez nous si ce n'est que la grande majorité des livres vendus sont ... en japonais, et que beaucoup de personnes ne se contentent pas de feuilleter les livres ou les magasines, mais bien de les lire. Ce n'est pas la première fois que nous observons tel acte, cela semble monnaie courante et accepté par les magasins.



Après quelques achats, nous nous laissons porter par le flot d'humains dans la galerie Sinsaibashi-suji, flot qui redescend vers notre hôtel. Je n'ai jamais vu autant de magasins et de restaurants. Pour tous les goûts, pour tous les besoins. J'ai l'impression que la ville entière n'est composée que d'immenses galeries de magasins. Les plus actives rues commerçantes bruxelloises ont dès lors des allures de petites rues de village.





Nous nous laissons ainsi porter jusqu'à la Dotombori-gawa. Et nous nous arrêtons dans une izakaya, le Ganko Zushi, qui sert en particulier des sushis, mais également des tempuras et d'autres mets. Nous mangeons au comptoir et profitons du spectacle. Des aquariums permettent de garder certains poissons et autres crustacés vivants le plus longtemps possible, comme les dorades ou les crevettes. Nous prenons un plat de sushi nigiri et maki et des tempuras. C'est aussi bon que beau.

Repus, nous changeons d'établissement pour un starbucks non loin de là, histoire de prendre un petit dessert, des frapuccinos. Le starbucks est accolé à une librairie, et nous observons à nouveau des japonais lisant debout des magasines presqu'en entier devant les étalages. La chaleur étant de plus en plus forte, nous nous remettons en route en espérant trouver un parc dans les alentours ... Odile repère un parc dans le quartier de l'America-Mura dans le Lonely-planet. Nous nous mettons en route.

Le quartier de l'America-Mura abrite également de nombreux magasins, mais d'un style plus jeune. On y croise des gens de tous les styles, en partant du métalleux satanique jusqu'à la midinette pomponnée comme dans un dessin-animé. Nous finissons par trouver ce "parc" qui est en fait minuscule et pour ainsi dire ridicule. Certes le guide prévient qu'il est de béton, mais nous espérions un parc tout de même plus grand et moins bondé. Nous regardons l'heure. Il est passé 15h. Nous décidons de retourner chiller à l'hôtel, histoire de regarder un film et de nous reposer. Chemin faisant, nous recroisons l'Apple Store et nous y entrons. Bigre ! Il faut reconnaître que le concept d'Apple Store est terriblement efficace (hormis toute considération). Le malin pourrait presque me séduire.

Il est maintenant passé 19h alors que j'écris ce post. Odile est partie se faire masser. A son retour, nous irons tester un restaurant thaïlandais réputé dans le quartier de Dotombori.