mardi 24 mai 2011

Soleil et Histoire au rendez-vous


Ce mardi matin, le réveil est doux, il fait froid dans la chambre mais bien chaud sous la couette. Le soleil perce au travers des parois de papier devant les fenêtres, l'eau qui coule dans l'étang juste sous celles-ci nous berce doucement. La journée s'annonce belle...




Le petit déjeuner est servi à 7h30 tapante et la maitresse de maison nous a préparé un joli festin: légumes à la sauce au sésame qui cuisent sur de mini foyers devant nos assiettes, riz, omelette, quartiers d'orange et j'en passe. Le tout dans la pièce de vie du salon, j'aimerais avoir ça chez moi ;-)



Nous devons quitter le minshuku pour 9h mais y laissons nos bagages afin de visiter le musée de Shirakawago, le Gassho - zukuri Minka - en, musée de plein air rassemblant plusieurs dizaines de Gassho déplacées de toute la région pour être conservées. Cette balade nous emmène dans le passé au milieu d'un village de montagne et entièrement parsemé de cours d'eau. L'eau y est omniprésente et permet l'action de divers moulins à eau, elle alimente aussi les maisons.



Après deux petites heures de visite, le temps de prendre le bus nous ramenant à Takayama est arrivé. De plus, avec tous les cars de touristes qui débarquent, il est grand temps de changer d'air. Le voyage, pas très long, nous permet de préparer les visites de l'après-midi et du lendemain puisque nous allons rester deux nuits sur place dans une autre minshuku.
Takayama est une petite ville de 95000 habitants qui fait figure de rareté parce qu'elle a su conserver son cachet traditionnel. Fondée au 16è siècle, elle abrite beaucoup de musées et d'expos d'artisanat local, elle est également connue pour ses nombreuses distilleries de saké anciennes (malheureusement fermées au public en cette période), ses marchés matinaux animés et ses sanctuaires à flanc de collines. Elle compte encore des quartiers entiers de maisons anciennes toutes de bois et serrées les unes contre les autres.

Nous avons facilement trouvé notre point de chute pour les prochains jours, un ancien minshuku, le Kuwataniya, datant des années 20, la chambre est spacieuse, les futons ont l'air bien épais (mon dos est content!) et la propriétaire prête des vélos aux clients. Nous voilà rapidement sur nos montures à la découverte de la ville.

Après un délicieux ramen chez Jingoro Râmen, notre première idée était de visiter le Hida no sato, reconstitution d'un vieux village de l'ère Edo mais arrivés sur place, cela ressemblait platement à Shirakawago en moins bien, nous nous sommes donc abstenus et dirigés vers un temple, le plus vieux de la ville, le Hida Kokubon-Ji, datant du 8ème siècle mais à nouveau plusieurs fois incendié et reconstruit, il compte, dans son jardin, une pagode et un gigantesque Ginko très noueux datant de 1200 ans mais son excellent état me laisse perplexe sur son âge.


Takayama est également connue dans tout le Japon pour ses festivals, deux fois par an, rassemblant plus de 300.000 personnes (je suis contente que ce ne soit pas maintenant!). Ces matsuri sont l'occasion de sortir leurs Yataï, grands chars portés ou tirés par plusieurs dizaines de personnes et sur lesquels bougent de compliquées marionnettes actionnées par 36 fils chacune. Nous avons eu envie de les voir et sommes ainsi allés au Musée Takayama Yataï Kaikan. Il est situé à l'est de la ville présentant une rotation de 5 chars parmi les 23 utilisés pour les parades.






En chemin, nous avons traversé le Sanmachi - Suji, quartier datant de la période Edo et Meiji abritant les fameuses maisons anciennes dont je vous parlait au début. Quel dépaysement et quelle paix. Ces rues sont calmes, faites de maisons en bois foncé sur un ou deux étages, accueillant tantôt une distillerie, une échoppe, un restaurant ou une demeure particulière.






A l'entrée du musée, une jeune fille en kimono traditionnel vérifiant les tickets n'arrive pas à comprendre d'où nous venons. Elle courut chercher un atlas pour que nous lui indiquions. C'est ainsi que nous avons appris que Belgique se dit Berugi en Japonais.
Dans le prix du ticket du musée était incluse la visite du Sakurayama Nikko Kan, musée montrant des maquettes très réalistes des principaux temples de Nikko. Nous y sommes allés pour nous rendre compte de ce que nous manquons puisque Nikko ne fait malheureusement plus partie de notre voyage. Ces temples ont l'air magnifiques, recouverts de décorations dorées plutôt chargées. Une occasion de revenir au Japon peut-être!

Derrière ces musées, encore un temple, à flanc de colline et à la lisière d'une forêt dense, le Sakurajama Jinja, majestueux, tout en bois très peu peint.
Après cette belle balade, nous sommes de retour à l'auberge.


Nous prenons un petit peu de temps pour nous dans la chambre (surtout pour écrire ce post) puis descendons manger. Une nouvelle fois, la variété des saveurs est omniprésente dans nos multiples assiettes et nous pouvons aussi déguster le Hida-Gyu, boeuf local réputé pour être l'un des meilleurs du Japon.


Après le repas, moment de délassement dans le onsen du minshuku, comme d'habitude, chacun de son coté. Pour ma part, j'ai passé ce moment à parler à une hollandaise... De quoi entretenir mon flamand avant de reprendre le boulot. Vous comprendrez donc que je ne l'ai pas fait long surtout que l'eau était fort chaude pour moi.

Ce soir, nous avons prévu d'aller boire un verre. Après tout, nous sommes dans une ville où foisonnent les distilleries de sake! Kampaï!!

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