lundi 23 mai 2011

Voyage pour le Japon d'autrefois

Comme certains d'entre vous le savent, notre séjour nippon ne se limite pas à sa capitale Tokyo. Certes, nous ne pourrons pas tout visiter ... mais il n'empêche que nous avons bien l'intention d'en découvrir d'autres facettes. Ce dernier week-end, c'était la région de Hakone, aujourd'hui nous nous mettons en route vers Shirakawa-go après une nuit à Tokyo. Nous ne la reverrons une dernière fois en fin de séjour, mais d'ici là, d'autres aventures nous attendent.

Mais pour atteindre Shirakawa-go, un voyage de 6 heures avec deux escales nous attend. Ayant réservé les places la veille avant de voir une dernière fois Mathieu et Lisa, nous quittons sans précipitation l'hôtel vers 8h20 pour la gare de Shinagawa. Notre premier train est un Shinkansen Hikari pour Nagoya. 8h40 pile, il arrive à quai comme prévu. En moins de 5 minutes, tous les voyageurs sur le quai y sont montés et le train quitte le quai ... efficace. Les places économiques y sont gigantesques au point que nous pouvons tendre nos jambes complètement et baisser notre dossier sans déranger. Un vrai plaisir. Nous arrivons à 10h20 à Nagoya comme prévu. Il nous faut maintenant prendre un train pour Takayama, mais cette fois ce n'est pas un Shinkansen. Le trajet sera quelque peu plus long. Départ à 10H50, arrivée à 13h10. Et à nouveau on time. A Takayama, nous devons prendre un bus de la compagnie Nohi pour Shirakawa-go. Une fois descendu du train, nous nous empressons d'aller acheter nos tickets aller-retour et deux bento, nos premières, histoire de dîner dans le bus. Le dernier départ sans réservation est à 13h50, c'est pourquoi nous ne traînons pas. Nous quittons notre dernière escale à l'heure ... et il est temps d'attaquer nos bento repectifs. Itadakimasu!
Finalement, nous atteignons notre destination finale, Ogimachi, Shirakawa-go. Il est 14H50. A remarquer que depuis Takayama, les nuages se sont finalement résolus. Tout au long du trajet, la pluie n'a cessé de tomber.

Shirakawa-go est un village inscrit au patrimoine mondial de l'humanité connu pour ses gassho-zucchuri, des maisons à l'architecture particulière. Les maisons sont en effet construites avec un toit haut et extrêmement pentu afin de supporter d'abondantes chutes de neige. Le volume sous les toits était généralement utilisé pour la culture des vers à soie, le séchage de plantes médicinales ou encore de conserver le chaume au sec. Nous nous rendons dans l'un de ces trois principaux hameaux : Ogimachi avec 59 gassho-zukuri.

Premier contact avec le village, le parking ... heureusement, la déception est de courte durée lorsque nous prenons conscience que nous sommes à l'extérieur du village et qu'il faut le rallier en empruntant un beau pont piétonnier traversant une grosse rivière agitée. Et graduellement, le charme du village nous ensorcelle. Des toits se dessinent petit à petit sur la berge opposée que nous rejoignons ... et les caractéristiques gassho-zukuri se dévoilent à nous. On ne peut les rater. Nous continuons jusque l'un des premiers que nous rencontrons, le Koemon. Voilà où nous dormirons ce soir, dans un minshuku. Ha oui, il pleut toujours et de plus en plus fort.

Nous séjournons dans un minshuku, le B&B japonais. Au programme, chambre japonaise, souper et petit-déjeuner japonais. Le Koemon est magnifique, et nous nous ne pouvons que nous dire que l'intérieur sera de même ordre. Après nous être annoncés en sonnant, la propriétaire vient nous accueillir et nous présenter sa maison et les règles en vigueur. Bien entendu, nous enlevons d'abord nos chaussures à l'entrée et nous la suivons jusqu'à notre chambre. En court de route, nous entrapercevons la salle à manger comportant un foyer en son milieu. J'ai l'impression de voyager dans le temps. La chambre, quant à elle, donne directement sur un joli petit jardin comptant notamment un petit étang. La propriétaire, nous présente le village, les différents musées et gassho-zukuri que nous pouvons visiter, mais aussi le seul onsen du hameau, le Shirakawa-go no yu.
Une fois renseignés et les modalités d'enregistrement accomplies, nous nous mettons en route pour visiter le village sous la pluie. Très vite, il devient nécessaire d'acquérir un parapluie afin de pouvoir photographier sans mouiller l'appareil. Nous nous arrêtons donc à la première échoppe que nous rencontrons ... et qui n'est pas bien loin de notre minshuku. Et nous acquérons le parapluie transparent bon marché, typique au Japon.

Mis à part les maisons particulières au village, il est un autre détail qui nous frappe assez rapidement au cours de notre promenade : le village possède un réseau de canaux fort développé et apparemment aussi vieux que le village. Il alimente principalement les rizières, qui sont encore bel et bien en activité dans et autour du village. Nous traversons le village dans sa longueur et rejoignons tranquillement un point de vue surplombant le hameau, en empruntant une des routes principales. Une vue magnifique.
Pour redescendre, nous optons pour un petit chemin escarpé et piétonnier qui nous amène presque à la sortie du village. Ceci nous permet de le découvrir par un autre côté, offrant une image beaucoup plus rurale puisque beaucoup de rizières s'y concentrent. Ensuite, nous rejoignons, avec l'intention de le visiter, un des gassho-zukuri que nous avions croisé avant de quitter le village pour rejoindre le point de vue : Nagase-ke qui fut le lieu de résidence des médecins des médecins du clan Maeda. On y découvre un espace de vie authentique avec un butsudan, une petite mezzanine accueillant autrefois les employés, une exposition de matériels et divers ustensiles dont certains agraires ou dédiés à l'élevage et l'exploitation de vers à soie. Le grenier revêt une très belle ambiance. Suite à cette petite visite, nous retraversons le village dans sa longueur mais cette fois du côté de la rivière et rentrons au Koemon afin de nous reposer une petite heure avant le souper servi à 18h30.

Le souper est composé de mets divers et variés dont du riz, une soupe, un poisson séché, du tofu, des légumes vinaigrés, du nato, des tubercules, une espèce de tajine abritant des légumes et du porc avec une sauce à base de cacahuète et sésame, et bien d'autres choses délicieuses mais que je ne peux encore vous nommer. Nous arrosons le tout d'une bouteille de bière Kirin. Kampai! Nous le prenons assis à terre, chacun ayant sa petite table basse, et dos au foyer central de la pièce. Le souper, comme le cadre, est délicieux. Un très beau souvenir.

Une fois rassasiés, nous découvrons que notre chambre a été préparée pour la nuit et nous quittons le minshuku pour l'onsen, histoire de terminer cette journée en beauté. La pluie bat de plus belle, et les grenouilles croassent à tout va. Non mixte, nous sommes obligés de profiter de ce moment de détente séparés. Qu'à cela ne tienne, cela ne nous gâchera pas ce plaisir. L'onsen est magnifique, propre, spacieux. Deux bains intérieurs, un chaud et un froid, un sauna et un bain chaud extérieur. On s'y lave, on y fond, on s'y détend ... que c'est bon. Bon dieu, il faudrait ramener ce principe en Belgique.
La journée se termine, je termine ce post assis en tailleur à la table basse, Odile est couchée sur le futon, la pluie tambourine l'étang.

5 commentaires:

  1. Vous avez eu droit à la gymnastique ce matin ?

    Ca nous donne envie d'y retourner.

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  2. Le panorama est terrible. Presque surréaliste.
    C'est toujours luxuriant la végétation?

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  3. @Mathieu la gymnastique ??

    @Jonathan Dans cette région, oui c'est le cas. Car c'est montagneux et donc dès que c'est montagneux il y a moins de maisons et plus de verdure. Mais il faut remarquer que de manière générale les villes ont su garder ou organiser des espaces verts. J'ai d'ailleurs assez étonné à Tokyo.

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  4. Comment se passe la communication dans ces régions plus reculées, comparé a Tokyo? Toujours en anglais ou bien vous devez tenter quelques mots de jamponais?

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  5. Bcp moins d'anglais qu'à Tokyo, mais certains le parlent et le comprennent comme la propriétaire de notre minshuku. Sinon, on se débrouille avec des gestes, et/ou du japonais de base. Franchement, les bases ne sont pas très compliquées et valent la peine. Et quand on peut placer une politesse cela fait toujours plaisir. Ou placer un "c'est parfais", ou "compris." cela facilite bien la vie.

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